An de grâce 589, entre les murs d’un couvent. Deux religieuses, enfermées contre leur gré, défient l’autorité de l’abbesse, déclenchent une révolte, pulvérisent la porte du monastère et prennent la clef des champs.
Les orages vont alors s’enchaîner, provoquant une onde de choc à travers tout le royaume des Francs.
La plupart des événements racontés ici se sont réellement produits : la révolte des nonnes a bien eu lieu et elle a effectivement provoqué une zizanie assez remarquable – pardon pour cet (...)
Jean-Louis Marteil
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Jean-Louis Marteil
Jean-Louis Marteil est immédiatement attachant. L’homme, d’abord, paré de son bel accent du Sud-Ouest et de sa gouaille joyeuse, pose sur vous un œil vif et prévenant, de bon augure. L’écrivain, lui, confirme très vite ce qu’on avait perçu dans son regard : c’est un humaniste, sensible à toutes les conditions de l’homme (et de la femme), que sa pudeur enveloppe d’un humour féroce.
Sa première carrière était déjà placée sous le signe du regard. Photographe, il plaque tout à l’approche des années 2000 et fait le pari risqué de l’écriture et de l’édition. En 1999 paraît La Relique, un roman médiéval « au carrefour des Monty Python et de don Camillo », comme le dira un journaliste. L’aventure extraordinaire de ces trois moines stupidement ordinaires fera mouche, puisqu’à ce jour plus de 15000 exemplaires ont été écoulés.
Sa rencontre avec Noël Balen l’amène à entrer dans le monde de l’édition, jusqu’à devenir directeur littéraire des éditions de l’Hydre. Il fondera ensuite sa propre maison, La Louve éditions. Il continue à publier : La Relique aura deux suites, puis viennent le cycle Et Dieu reconnaîtra les siens, puis la chair de la Salamandre… tous des romans médiévaux solidement documentés et bâtis sur une matière humaine frémissante, couronnés entre autres par le prix Mémoires d’Oc.
Il écrit également pour le théâtre. Sa pièce Et Dieu reconnaîtra les siens est jouée 35 fois en extérieur, dans les sites les plus prestigieux du « pays cathare », après avoir été créée sur France Culture. Des scénarios pour le cinéma ont également été tirés de son travail.
Ses valeurs humaines et son goût de l’histoire se traduisent aussi par des textes plus sombres. Le petit livre Oradour sur Glane aux larmes de pierre, condensé d’émotions, est aussi un hommage à son père, adolescent pendant la guerre, et décédé avant la parution de l’ouvrage. Amené de nombreuses fois à intervenir dans des classes au sujet de ce texte, Jean-Louis Marteil rappelle : « Ce livre est la seule façon que j’ai trouvée de dire à mon père que je l’aimais. Dites aux gens que vous les aimez, un jour il sera trop tard ».
Jean-Louis Marteil
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Orages sur un bénitier
5 juin 2020 -
Le vol de l’aigle
21 novembre 2018(Trilogie La relique, III)
Après La Relique et L’os de frère Jean, ce troisième et dernier volume de ce qu’il faut bien appeler une trilogie nous lance, en compagnie des frères Abdon, Jérôme et Bernard, sur de bien hypothétiques chemins de Compostelle. Expédiés par leur abbé, et pour de toujours aussi mauvaises raisons, à la poursuite d’un supposé miracle, les trois voyageurs malgré eux sont cette fois affublés d’un quatrième compagnon : l’âne Morel, têtu, ombrageux, maître ès ruades, refusant tout ce qui (...) -
L’Os de frère Jean
19 octobre 2018(Trilogie La Relique, II)
Après dix années de relative tranquillité, durant lesquelles l’abbaye s’est dûment enrichie, la Relique semble bel et bien saisie d’une nouvelle et irrépressible envie de “voir du pays” : l’os baladeur va donc trouver, en la personne d’un moine déterminé et intelligent, le moyen de semer dans une abbaye enfin paisible une remarquable pagaille. Puis, selon le principe bien établi que rien ne contrarie plus un voleur que d’être à son tour volé, les moines Abdon, Jérôme et Bernard, (...) -
la Relique
15 juin 2018À l’aube du XIIe siècle, trois moines sont envoyés à la recherche d’une relique qui pourrait sauver leur abbaye de la ruine.
Un prieur inflexible et caractériel, une nuit de beuverie épique, un herboriste furieux et maître ès hypocrisie, des ossements bala-deurs et des soudards impossibles, des bandits pitoyables et un chien à l’humeur dévoreuse, une beauté tentatrice et quelques états d’âmes plus loin, et les trois moines auront vécu une folle et redoutable pérégrination, poursuivis par les mystères de la (...) -
La mouche et le pendu
9 mars 2018Série Braïda, III
Ici, après La chair de la Salamandre et L’assassinat du mort, on retrouve une fois encore dame Braïda, décidément très curieuse, laquelle aura fort à faire avec un pendu qui n’en demandait pas tant et des mouches récalcitrantes. Bien sûr, les hommes du guet sont là aussi, égaux à eux-mêmes, c’est-à-dire à pas grand’chose. Un chevalier du Temple vient enfin renforcer la galerie de portraits et, bien que son état lui interdise en principe l’amour terrestre... mais la nature humaine étant ce (...) -
La hache et le bûcher
23 novembre 2015Et Dieu reconnaîtra les siens – Quatrième époque : 1242-1248
« Montségur, le 16 mars 1244.
Hugues des Arcis hocha la tête. Il ne se sentait guère à son aise dans l’enceinte de ce castrum qu’il avait jusqu’à ce moment tant convoité. Il venait y apporter la mort, la tristesse, et il n’était pas si sûr d’en détenir le droit. Préférant éluder la question qui venait de lui être posée, il adopta un ton aussi neutre et officiel que possible pour déclarer à haute et intelligible voix : “Je prends donc ce jour (...) -
Histoires salées du Moyen-Âge
18 juin 2015Ce livre n’est au fond rien moins qu’un recueil d’histoires drôles. Mais la particularité de ces histoires est de nous venir en droite ligne du Moyen Âge.
Il s’agit en effet de poèmes médiévaux (XIIe-XIIIe siècles) originaires de “France du nord”, de textes irrévérencieux, plutôt “salés”, fortement anticléricaux, parfois volontiers misogynes, mais toujours pleins d’humour et de dérision, au langage souvent très cru.
Il n’a pas été question ici de donner de ces textes une édition scientifique au sens strict, (...) -
L’ombre de la Croix
17 février 2015Et Dieu reconnaîtra les siens – Troisième époque : 1218-1242
« Toulouse, le 25 juin 1218.
Ce fut comme si un frisson glacé parcourait l’armée, passait d’un homme à l’autre, atteignait même les chevaux, pareil à une contagion fulgurante. Arnaud de Villemur leva le bras et son gant d’acier lança un éclair. Ceux des chevaliers dont les heaumes possédaient une visière l’abaissèrent tous ensemble et il y eut un claquement sec. Les lances ensuite s’inclinèrent. Les pointes des gonfanons vinrent caresser la (...) -
Les Chiens de sang
18 novembre 2014Et Dieu reconnaîtra les siens – Deuxième époque : 1209-1217
« Castrum d’Auriac, le 10 septembre 1217.
Alors le chevalier revint à Alix. Il poussa son destrier et s’approcha d’elle, suivi par ses quatre compagnons. “Madame ?” Elle sursauta et leva les yeux... Oui, elle le connaissait. Et l’avait par volonté oublié. Son visage se ferma. “Madame, me reconnaissez-vous ?” demanda-t-il. Comme elle gardait le silence, il ajouta : “Je suis de Toulouse. Je puis vous dire que le comte vous fit longtemps (...) -
La main de Dieu
15 novembre 2013Et Dieu reconnaîtra les siens, Première époque : 1206-1209
« Béziers, le 22 juillet 1209.
La journée durant, le sang et le feu se partagèrent la ville.
Ce fut un épouvantable carnage. Les bêtes et les hommes s’embrasaient au passage de véritables tornades de flammes et le sang cuisait dans les caniveaux, dans les caves, ou s’échappait en torrents d’épouvante vers le bas de la ville. Les bras étaient gourds à force de frapper, les destriers pataugeaient dans une boue rougeâtre et collante, la fumée à (...) -
L’assassinat du mort
15 mars 2013Série Braïda, II
“Mort deux fois”, grogna un sergent dans le dos du capitaine. “Ce rustaud-là n’a jamais rien fait comme tout le monde !”
Ainsi commence L’assassinat du mort, où l’on retrouve la plupart des personnages de La chair de la Salamandre (ceux qui ont survécu à la précédente hécatombe) ; où la jolie Braïda n’a que son intelligence et son courage pour tenter de résoudre une série de crimes aux motivations pour le moins floues ; où le capitaine Mord-boeuf et le sergent Pasturat ne se privent pas (...) -
La chair de la Salamandre
15 octobre 2010Série Braïda, I
Cahors, mai 1221. Un échafaudage s’écroule : deux morts (dont une poule imprudente). Le vent a tué, prétend aussitôt la rumeur… Un architecte meurt noyé et étranglé (ou l’inverse), et l’eau a tué… Un artisan est étouffé par une poignée de terre, et la terre tue à son tour… Un incendie criminel et meurtrier se produit, et l’on accuse le feu… Ce que nul ne peut imaginer, en revanche, c’est qu’il existe un cinquième élément et qu’il commande peut-être à tous les autres. Mais que pourraient en (...) -
Oradour-sur-Glane aux larmes de pierre
15 mars 2006Ce que l’homme a cru voir, quelque part, ne s’oublie pas. Ce livre est à la fois une promenade dans le temps et une photographie mouvante des ruines d’Oradour aujourd’hui, une image saisie par la seule musique des mots.
Il veut aussi rappeler qu’il y avait de la vie, au coeur de ces ruines, avant le brutal arrêt sur image du 10 juin 1944. Par son style parfois poétique – terme presque déplacé ici –, par des mots de tendresse porteurs en même temps d’une sourde et salubre colère, Jean-Louis Marteil (...) -
Verdun une mémoire debout
15 mars 2006Ce petit livre est avant tout le produit d’une histoire d’amitié. Sans l’amitié, en effet, l’idée même de cette “correspondance” n’aurait pu germer : confronter, à travers un échange de lettres, deux visions d’un même lieu chargé de mémoire.
Catherine Panot-Contenot nous parle du Verdun où elle vit, y mêle des bribes d’Histoire – et d’histoires –, et invite à la découverte en décrivant un monde où la féminité et l’enfance sont toujours présentes, même dans l’horreur de la Grande Guerre. Jean-Louis Marteil, (...)