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Le train du chocolat
vendredi 23 août 2024
Les contraintes d’écriture sont prodigieusement fécondes. Ainsi, au sein d’un petit groupe d’écrivains, nous nous donnons parfois une consigne commune. C’est ainsi qu’est née cette nouvelle noire. Elle a été écrite d’une traite, début mai dernier, lors de vacances à Riga, en Lettonie. Et plus précisément dans un salon de la superbe bibliothèque nationale de Lettonie. Mais il semble qu’elle se passe très loin de là, bien plus au sud…
Elle peut être téléchargée gratuitement en PDF en bas de cette page. Tous droits réservés…
« Elle n’a pas pu s’empêcher de caresser sa robe des deux mains. Elle n’en avait jamais porté une aussi belle, aussi douce. Elle a marché jusqu’au grand miroir dans des bruissements de taffetas. Elle s’est regardée avec gourmandise. La ceinture bien ajustée soulignait sa taille, la jupe bouffante disait toute la longueur de ses jambes, le galbe de ses hanches. Elle a remonté un peu le décolleté, où un pendentif brillait tellement qu’il allait attirer tous les regards sur sa poitrine. Elle a ajusté la couronne de fleurs dans ses cheveux, relevé ses mèches pour dégager les boucles d’oreilles assorties qui encadraient son visage, ses grands yeux noirs, sa bouche joliment maquillée. Elle est restée un temps immobile, a pivoté sur elle-même, a reculé pour se voir en pied, s’est déhanchée. L’émotion lui montait à la gorge. Elle était un bijou de chair dans sa robe de mariée. Si sa pauvre mère l’avait vue ainsi, elle aussi en aurait pleuré. » (…)